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La Cyborg à lunettes
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23 août 2012

La lingerie rétro et les suffragettes

bloomer-lucie-rouge

Le saviez-vous? Le bloomer, petit short bouffant follement rétro, vient du nom d'Amelia Bloomer, fameuse suffragette américaine. Elle opta pour un pantalon doublé d'une robe courte pour plus de commodité.

 

bloomer

Amelia Bloomer fut le symbole du port du pantalon comme une arme politique. C'est elle qui donna son nom à une sorte de pantalon bouffant (décliné aussi en short). Ce ne fut pourtant pas elle qui le porta en premier1. Elle-même affirmait que la première à en porter fut Elizabeth Smith Miller, qui le faisait avec la pleine approbation de son père, membre du Congrès, et de son mari, suite à sa participation à un meeting sur les droits des femmes. La presse de Washington relèvait qu'elle se promènait en ville en pantalon. Amelia Bloomer, quant à elle, répondit en février 1851 à un article du Seneca County Courier, qui promouvait le pantalon à la turque recouvert par un pantalon descendant en-dessous du genou. Suite à cet article, elle décida de mettre en pratique ses idées et changea son costume en l'annonçant dans son propre journal, The Lily. Les ventes de son journal bondirent et des femmes demandèrent des patrons pour coudre leurs pantalons. Cela corroborait, selon elle, l'idée que les robes étaient trop longues et trop lourdes. Elle-même trouvait que cette tenue était légère, agréable à porter, adaptée à la vie active. Elle le mettait en toute circonstance. Ce pantalon n'imitait pas le pantalon masculin, et telle n'était pas sa vocation. Il était juste pratique. Selon les féministes vestimentaires américaines, le pantalon en lui-même n'était ni masculin, ni féminin. Le pantalon « à la turque » suivait l'engouement pour l'exotisme et restait très pudique. Amelia Bloomer venait d'un milieu modeste, et menait une vie sobre. Elle s'investit auprès de son mari dans l'Eglise Épiscopalienne. Sa plus grande lutte fut celle contre l'alcoolisme. Ce fut même à travers la lutte pour la prohibition de l'alcool qu'elle découvrit le féminisme en analysant la dépendance et l'infériorisation des femmes. Toutefois, on l'accusa d'être à la fois obscène et masculinisant. Pour nombre de personnes, il évoquait les représentations de harems. Les caricaturistes le surnommèrent « harem pantaloons ». D'autres l'appelèrent pantalon a la masculine (en français dans le texte). Celles qui en portaient était agressées. Les hommes féministes le dénoncèrent comme ridiculisant la cause. Il attirait en effet, notamment en 1851, toutes les curiosités, au détriment des revendications sur le suffrage et l'emploi. Les féministes abandonnèrent une à une le bloomer pour revenir à la robe, choisissant pour certaines une robe courte, ce qui attira encore les moqueries et les médisances.

1 Les informations qui suivent sont issues de Life and Writings of Amelia Bloomer, composé par le mari d'Amelia Bloomer, Dexter C. Bloomer. Il reprend des extraits du journal The Lily, dirigé par Amelia Bloomer.

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  • Journal d'une cyborg envoyée du futur pour remplacer les professeurs-documentalistes par des ressources numériques et des bornes RFID. Bon, en fait, la culture de l'information, ça a l'air plus compliqué que ça...
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